Quelques rappels généraux sur les règles de ponctuation
Le point, le point d'interrogation et le point d'exclamation
Le point marque la fin d'une phrase (pause forte).
La phrase interrogative est terminée par un point d'interrogation.
La phrase exclamative est terminée par un point d'exclamation. Les phrases impératives peuvent également être terminées par un point d'exclamation.
Les points de suspension
Ils marquent une interruption, une pause dans la parole, l'emphase, ou l'interruption volontaire d'une phrase (réticence) ou d'une énumération.
La virgule
La virgule est une courte pause. Elle permet de :
coordonner plusieurs éléments de même fonction ;
détacher un mot ou un groupe de mots :
—›
apposition :
du syntagme nominal : Martine, sa sœur, a lu le dictionnaire cinq fois.
de l'adjectif : Elle attendait, impatiente, les résultats de ses examens.
de la proposition subordonnée relative : Les résultats de l'examen, qui sont publiés demain, sont très attendus.
—›
thématisation : Le dictionnaire, elle le connaît par cœur.
—›
emphase syntaxique : Ce livre, qu'est-ce qu'il est long !
—›
proposition incise : « Je lis ce dictionnaire », dit-elle, d'un air agacé.
etc.
Le point-virgule
Le point-virgule marque une pause de moyenne durée. Dans la phrase, il peut jouer le même rôle qu'une virgule, notamment « pour séparer des parties d'une certaine étendue, [...] lorsqu'une de ces parties au moins est déjà subdivisée par une virgule. »a Le point-virgule peut également unir « des phrases grammaticalement complètes, mais logiquement associées ».
Les deux points
Les deux points s'emploient pour :
introduire un discours rapporté (citation) ;
introduire une énumération ;
ou encore introduire une explication.
Les guillemets, les tirets et les parenthèses
Ils servent à ponctuer le discours rapporté (citation).
Il existe des guillemets français (« ») et des guillemets anglais.
Le tiret (—) ne doit pas être confondu avec le trait d'union (–). Dans un dialogue, il signale un changement d'interlocuteur.
Les parenthèses renferment généralement un commentaire, une précision ou une rectification.
La question des espaces
« Espace », dans son sens typographique, est du genre féminin.
Il y a une espace entre les mots d'une phrase et entre les phrases.
Il y a zéro espace avant et après une apostrophe.
Il y a zéro espace avant la virgule, mais il y en a une après.
Il y a une espace avant et après les deux points, de même que pour les guillemets (sauf guillemets anglais où il n'y a qu'une espace avant pour le guillemet ouvrant et une espace après pour le guillemet fermant). Il en est de même pour le tiret.
Pour les parenthèses : une espace avant pour la parenthèse ouvrante et une espace après pour la parenthèse fermante.
Le point n'est pas précédé d'espace mais il y en a une après.
Pour les points d'interrogation, d'exclamation et le point-virgule [typographie européenne] : une espace avant et une espace après.
Il n'y a pas d'espace avant les points de suspension, mais il y en a une après.
D'après une fiche du site
http://www.etudes-litteraires.com
Méthode de la dissertation au lycée
Définition
Une dissertation est :
une rédaction sur un sujet précis
une rédaction logique et organisée (en particulier au moyen d’un plan)
une rédaction personnelle.
Pour réussir cet exercice, il faut passer par quelques étapes indispensables :
Traiter le sujet posé
Organiser logiquement son travail
Rédiger quelques éléments au brouillon
Rédiger au propre, le style de la dissertation : l’introduction et la conclusion
Traiter le sujet posé
Toutes les étapes suivantes sont nécessaires :
lire le sujet une première fois en entier
distinguer les notions-clés, les verbes, les temps, les citations, les questions, déterminer les références probables (mouvement littéraire, siècle, événement historique ou culturel…)
délimiter le sujet : attention aux hors-sujets, en particulier se rappeler qu’un sujet n’est jamais une question de cours. Je dois éviter la tentation de plaquer artificiellement et à tout prix ce qui est en lointain rapport avec le sujet et qui n’aide pas à y répondre précisément.
distinguer la citation (si elle existe) de la question. La citation est un point de départ pour la réflexion.
NB : Essayer de définir les termes les plus importants au brouillon peut aider.
EXEMPLE DE SUJET
Une citation : "Aussi vaine que les nuages, aussi nécessaire que le pain, la poésie n'est plus forcément une maîtresse d'illusions. Elle peut être aussi, elle doit être surtout la réalité profonde prise aux mots, une vérité qui se fait chant."
+ une question : Trouvez-vous que ces propos définissent correctement toute ambition poétique ?
Règle n° 1 : chercher à reformuler le sujet de façon à dégager la problématique. Pour ce faire, je recherche les notions clés.
La poésie = une forme ou un genre littéraire ?
Nuages = illusions, évasion, contraire de réalité, luxe.
Pain = nourriture, réalité, nécessité.
Réalité profonde = vérité + chant, musique.
La poésie est une nécessité vitale, elle doit s'incarner dans la réalité. Elle doit rechercher la vérité profonde dans les mots de tous les jours et leur donner une existence poétique en les transformant en chant.
Règle n° 2 : d'accord ? Pas d'accord ? Ou plus généralement une préférence pour ou contre en tenant compte des objections rencontrées dans l'antithèse et en essayant de les dépasser.
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Organiser logiquement son travail
Le travail au brouillon est l'étape la plus importante de la dissertation.
Première étape : réfléchir
Deuxième étape : trouver un plan
Troisième étape : trouver des liaisons logiques
Quatrième étape : vérifier l'ordre des arguments
Première étape : réfléchir
Trouver des idées qui correspondent au sujet
Trouver des exemples pour illustrer chacune des idées
Éviter les jugements de valeur, les opinions trop personnelles
Suite de l'exemple : Effectivement une grande part de la production poétique consiste à émerveiller ses lecteurs et à leur faire découvrir la beauté du monde ordinaire qui les entoure.
Deuxième étape : trouver un plan
Organiser les éléments entre eux
Construire deux ou trois parties, avec deux ou trois sous-parties chacune
Vérifier que la progression des idées est logique
Éliminer les plans-types, qui ne sont jamais adaptés au sujet :
Oui / Non / Peut-être
Par domaines (ex : poésie / théâtre / roman)
Thèse / Antithèse / Synthèse (très difficile à faire)
Proposition de plan dans notre exemple :
Règle n° 3 : le mouvement général de l'argumentation ou le plan
Ici, je suis plutôt d'accord
La poésie doit s'inscrire dans la réalité
Pourtant certains l'ont conçue comme une évasion à la découverte de terres nouvelles
En fait la poésie ne réside pas dans son objet, elle est une transformation du langage ordinaire, une utilisation de toutes les ressources de la langue
Troisième étape : trouver des liaisons logiques
Déterminer des titres pour les parties
Déterminer les liens logiques entre les parties
Rédiger une seule phrase résumant l'ensemble. Exemple : S'il est vrai que (…), il est aussi vrai que (…), et bien plus (…). ou : Certes (…), mais (…), et qui plus est (…) Dans notre exemple : Même si la poésie peut s’inscrire dans la réalité la plus prosaïque, certains poètes l’ont conçue comme une évasion à la découverte de terres nouvelles, pourtant sa définition ou son objet sont à rechercher dans une transformation du langage ordinaire.
Quatrième étape : vérifier l'ordre des arguments
Les arguments doivent être rangés :
du plus faible au plus fort
du moins important au plus important
du contre au pour (ou du pour au contre, suivant l'opinion exprimée)
Dans notre exemple : La poésie peut ou doit s’inscrire dans la réalité, même si des poètes l’ont envisagée comme une évasion ; en fait la poésie ne se définit pas par son sujet, mais par sa manière, son art.
Je dois produire un plan détaillé, c’est-à-dire le schéma de mon argumentation avec ses idées principales et leurs exemples illustratifs, de façon à pouvoir rédiger directement le développement sur ma copie.
Dans notre exemple :
La poésie doit s'inscrire dans la réalité
· Le poète est celui qui m'apprend à mieux regarder le monde dans lequel je vis : la section "Tableaux parisiens" des Fleurs du Mal de Baudelaire…
· Des objets simples peuvent accéder à une nouvelle existence sous le regard du poète : "la Bicyclette" de J. Réda, "la Dynamo" de Delerme, ou "le Pain" de Ponge…
· Le poète est celui qui m'apprend à mieux vivre mes propres émotions, mes propres sentiments : le sentiment de liberté et d’évasion dans la nature au petit matin avec "Aube" de Rimbaud, ou l’angoisse de l’automne dans "l’Ennemi" de Baudelaire…
· La poésie est donc nécessaire puisqu'elle me permet de vivre avec plus d'intensité et de sens ma propre nature humaine : la plainte du mal-aimé dans Gaspard Hauser de Verlaine…
Pourtant certains l'ont conçue comme une évasion à la découverte de terres nouvelles
· La vie ordinaire n'est pas belle, elle est grise et étouffante : le thème de l’exil dans "le Cygne" de Baudelaire…
· La poésie est alors un refuge, une consolation : "l’Invitation au voyage" de Baudelaire…
· La poésie est alors un instant de bonheur, une expérience de la beauté arrachée loin de la triste réalité : "l’Invitation au voyage" de Baudelaire…
· La poésie doit explorer nos rêves : "le Bateau ivre" de Rimbaud…
· Certains poètes ont voulu en faire un instrument de connaissance, lui ont donné une ambition métaphysique et l'ont élevée au rang de religion : "Correspondances" ou "Beauté" de Baudelaire…
· Certains en ont fait une pure abstraction au risque de se couper de leurs lecteurs : "Jamais un coup de dé n’abolira le hasard" de Mallarmé…
En fait la poésie ne réside pas dans son objet, elle est une transformation du langage ordinaire, une utilisation de toutes les ressources de la langue.
· Le mot poésie veut dire « création » en grec. La poésie est un art qui cherche à tirer parti de toutes les ressources de la langue : lexicales, syntaxiques, sonores et rythmiques… Voir la fonction poétique du langage.
· La réalité peut ne pas être belle et pourtant accéder à la beauté grâce au travail poétique : "Une Charogne" de Baudelaire…
· La poésie est dans ce passage d'un langage utilitaire à un langage évocateur : "Hommage" de Mallarmé…
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La rédaction au brouillon
Doivent être rédigés impérativement au brouillon :
L’introduction
La conclusion
Le reste doit être rédigé directement au propre.
Le style de la rédaction
Bien que rédaction personnelle, la dissertation doit être rédigée de manière impersonnelle. En d’autres termes, je dois livrer une pensée personnelle sans utiliser le je, ou le nous (qui cache maladroitement le je) ou le on. En fait, je vais utiliser la 3e personne et indiquerai mon opinion au moyen d’adjectifs, de verbes, d’adverbes judicieusement choisis.
Exemples : au lieu d’écrire « J’aime le lyrisme, la générosité et les antithèses de la poésie de Victor Hugo », je préférerai « La poésie de Victor Hugo se caractérise par son lyrisme brûlant, sa générosité enthousiaste ou indignée et ses puissantes antithèses ». Les quatre adjectifs qualificatifs (plutôt mélioratifs) précisent mes goûts et sont plus efficaces.
Je reformulerai « On n’apprécie pas l’hermétisme de tel poème de Stéphane Mallarmé » en « Le tombeau d’Edgar Poe peut décourager ses lecteurs par son hermétisme si bien que l’accès à ses trouvailles stylistiques reste difficile tant qu’un sens n’a pu leur être attribué ».
Je bannis les mots passe-partout : faire, il y a, mettre…
Je relis ma rédaction pour éliminer les fautes d’orthographe.
↑
L'INTRODUCTION EST DIVISÉE EN DIFFÉRENTES PARTIES :
une accroche : phrase générale liée au sujet qui permet de l'amener en douceur. Éviter les banalités du type "de tout temps l'homme…"
Dans notre exemple : « Dans l’esprit de la plupart de ses admirateurs, la poésie s’identifie principalement au lyrisme, et plus particulièrement à la célébration de l’amour. Pourtant ce n’est pas d’abord cette exaltation que devrait rechercher la poésie selon l’auteur de l’avis suivant ».
le recopiage du sujet : la citation (si elle existe) est recopiée, la question (si elle est posée) peut être reformulée (attention aux hors sujets) Exemple : "Aussi vaine que les nuages, aussi nécessaire que le pain, la poésie n'est plus forcément une maîtresse d'illusions. Elle peut être aussi, elle doit être surtout la réalité profonde prise aux mots, une vérité qui se fait chant." Entre nuages et nourriture substantielle, illusions et nécessaire réalité, son auteur invite à redéfinir l’ambition poétique.
une problématique : elle explique pourquoi la question posée fait problème (facile s'il s'agit d'un paradoxe). Elle met en place les éléments nécessaires pour la réponse : il s'agit d'une première analyse synthétique. Exemple : La définition de la poésie par son sujet laisse le lecteur face à un paradoxe : la poésie serait-elle un exercice d’imagination ou une évocation de la réalité ? Pour dépasser cette apparente contradiction, l’auteur suggère de rechercher l’origine de la poésie dans la nature de son langage.
l'annonce du plan choisi : éviter si possible les formules du type : "nous verrons dans un premier temps que..., puis nous nous demanderons si..., etc." Utiliser plutôt la phrase résumant les différentes parties. Exemple : Même si la poésie peut s’inscrire dans la réalité la plus prosaïque, certains poètes l’ont conçue comme une évasion à la découverte de terres nouvelles, pourtant sa définition ou son objet sont à rechercher dans une transformation du langage ordinaire.
N.B. : ce n'est pas la peine de souligner les divisions de l'introduction par des alinéas.
LA CONCLUSION comporte :
une reprise de la problématique (attention à varier la formulation), enrichie de tout ce qui a été démontré.
Exemple : Les poètes sont bien ces écrivains qui renouvellent notre regard du monde réel et qui par là éduquent notre sensibilité. Certains ne peuvent se contenter des limites trop étroites de ce monde connu et nous entraînent dans des voyages extraordinaires, parfois oniriques « au-delà des portes de corne et d’ivoire » comme Nerval. Tous cependant essaient d’inventer un langage propre à rendre compte de ces expériences.
une ouverture, si véritablement les arguments sont convaincants et si l'enchaînement est brillant. Sinon, mieux vaut l’oublier.
Exemple : La notion de lyrisme évoquée dans l’introduction comme approche commune d’une définition de la poésie est finalement recevable. En effet, loin de se cantonner dans l’expression de sentiments personnels et universels, elle appelle aussi le chant au moyen de la lyre, instrument d’accompagnement, dont elle tire son nom. Oui, la poésie réside bien dans ce passage du langage ordinaire à la musique, elle est fondamentalement cette « sorcellerie évocatoire » que Baudelaire appelait de tous ses vœux.
Depuis le site
http://www.etudes-litteraires.com